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Entrevue avec … Roberto MONTSERRAT
Entrevue avec … Roberto MONTSERRAT

 

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Roberto MONTSERRAT – 5ème Dan

A commencé l’Aïkido à 20 ans et compte 24 ans de pratique.

Au niveau de la Ligue Languedoc-Roussillon , il est :

-       Chargé de l’enseignement régional (C.E.R.)

-       Jury (1er et 2ème Dan)

Au niveau de la Fédération , il est :

-               membre de la commission enfant

-               membre de la commission disciplinaire

-               membre de la commission grade sur dossier

 

Interview réalisée le 23 novembre à Caissargues lors d’un stage de préparation 1er et 2ème Dan.

A partir de quel grade les stages peuvent-ils être le plus profitables au pratiquant ?

Le « plus profitable » ? Ce n’est peut-être pas le mot qu’il faut utiliser. Les stages seront chaque fois profitables par rapport aux acquis. Le plus profitable, cela ne veut pas dire grand-chose. Dès le départ, on peut aller dans un stage, mais sachant que c’est une information supplémentaire qui vient se rajouter à l’étude du dojo et non pas une transformation de l’étude du dojo. Souvent, il a été fait de mauvais amalgames, les gens pensant que ce qu’ils avaient vu dans un stage, était autre chose que ce qu’ils avaient vu à l’intérieur du dojo, parce qu’eux-mêmes n’avaient pas une perception assez afutée pour s’apercevoir que c’était la même chose. Donc profitable tout de suite, bien sûr, parce que cela permet d’avoir un échange et des rencontres avec d’autres personnes.

 

Dès la ceinture blanche, on peut donc participer à un stage, même si l’on ne connaît pas parfaitement le nom des mouvements, des techniques ? …

Cela n’a aucune importance. On se retrouve dans une situation de cours, à l’intérieur d’un stage. On rencontre d’autres gens qui vont vous aider, d’autres gens qui vont pratiquer, d’autres gens à l’extérieur du dojo, peut-être, l’on commence à gérer cette émotion, ce stress, d’être en contact avec d’autres personnes avec qui l’on n’est pas habitué.

 

Pourquoi est-ce que l’on parle en Aïkido, de « préparation », au début du cours et non pas d’échauffement ?

Déjà, dans « échauffement »… Je crois qu’un cycliste s’échauffe les cuisses lorsqu’il se les ait entamées ou usées. Peut-être, le mot « échauffement » est mal adapté. Il n’y a pas qu’une préparation physique. C’est pour cela que, si c’était un échauffement pour un sportif il travaillerait ses muscles. Or, on travaille autant l’esprit et la respiration, c’est pour cela qu’on a plutôt adopté le mot préparation à échauffement où l’on ferait uniquement quelque chose de physique.

 

On dit, dans la pratique, qu’il faut être ample dans le mouvement. Est-ce qu’on doit l’être aussi avec l’esprit ?

Il faut plus l’être avec l’esprit que dans le mouvement ! Je crois que l’on tend plutôt à élargir notre esprit et à rétrécir au fur et à mesure notre mouvement, mais à l’intérieur du mouvement qui va être rétréci, il y aura toutes les informations qu’on a pu acquérir lorsqu’on était en train d’écrire en gros, mais par contre, notre esprit doit s’ouvrir encore plus, au fur et à mesure que l’on va réduire notre pratique. On comprime un côté pour développer de l’autre.

 

Faut-il pratiquer plus Tachi Waza que Suwari Waza ou encore Hammi Handachi Waza ?

Non. Il n’y a pas de prescription particulière. Il est vrai que l’être humain est un bipède, il a l’habitude d’être debout, donc la pratique Tachi Waza est beaucoup plus adaptée à notre morphologie. La pratique de l’Aïkido se fait en trois partie : Suwari Waza, où les deux personnages sont à genoux, Hammi Handachi Waza, un debout, l’autre à genoux et Tachi Waza où tous les deux sont debout. Dans les deux premières on se retrouve à genoux, donc je dirai que les deux tiers de la pratique de l’Aïkido se fait à genoux.

 

Quelle image peut-on donner sur ce Ki ?

… Je ne sais pas… Pourquoi cette question ?

 

Souvent chez les pratiquants, surtout chez les jeunes, au niveau du premier Kyu, on a du mal à avoir cette notion de Ki. Est-ce que c’est important d’y associer une image ?

Imagine, déjà pour mieux répondre à la question, qu’est-ce qui anime notre vie ? Comment se fait-il que nous soyons en vie ? Quelle est l’énergie qui fait qu’on existe, que l’Univers existe ? Que les éléments soient en mouvement ? Là on pourra parler de Ki. On a une énergie personnelle, qui nous est donnée à notre naissance, mais qu’il faut essayer d’entretenir et de renouveler. C’est le travail de l’Aïkido. C’est justement, d’évacuer l’usure de cette énergie et d’en faire entrer de la propre, je dirais, comme si on lavait… et de se mettre en relation avec ses énergies universelles, énergie terrestre, énergie issue de la terre. Nous sommes enracinés sur cette terre et on travaille en prenant l’énergie qui vient de l’Univers. C’est un peu difficile, peut-être, de parler de cela à des débutants, mais on l’a évoqué tout à l’heure en faisant Tenchi Nage, justement avec la recherche de l’énergie du ciel et de la Terre , de les réunifier au travers de nous. Un peu comme si on était une antenne, où deux éléments communiquent, ou un fil électrique où le courant passe. On n’est pas plus que des ampoules qui s’éclairent…

 

Au niveau des mouvements, vaut-il mieux parler de techniques ou de notions ?

Il y a les deux. Il y a des notions et des techniques. La technique est un outil. Shiho Nage, Ikkyo, Kote Gaeshi, etc… sont des outils. C’est comme si on donnait une partition à jouer à un musicien. Lorsqu’on va étudier la notion, le principe, les limites, c’est comme si on étudiait les gammes. Irimi ce serait le DO et on va monter toutes nos gammes et on va apprendre. Sans arrêt. Et, pour se faire plaisir de temps à autre, on prend une petite partition et on va la jouer. Donc , on va jouer Irimi Nage. Et à l’intérieur d’Irimi Nage, il va y avoir ces notes de musique qui construisent cette partition. Peut-être qu’arrivé au premier plan, c’est savoir monter la gamme correctement et pouvoir jouer des petites partitions comme ça… où on va trouver à l’intérieur, les cinq notes de bases. Et lorsqu’on est quelqu’un comme Tamura Senseï, c’est qu’on est chef d’orchestre, voire compositeur. O Senseï Mozart ! Pour l’instant on tape avec un doigt sur le piano. C’est à peu près ce qu’on est en train de faire.

 

Quand vous parler des cinq notes, il s’agit des cinq bases de l’Aïkido ?

Oui, bien sûr. Je crois que l’on est tous d’un côté d’une pyramide, que ce soit un musicien, que ce soit un poète, que ce soit un peintre. Lorsqu’on est au pied de cette pyramide, évidemment, on a l’impression d’être très loin l’un de l’autre, parce que les distances qui nous séparent sont importantes. Mais plus on va grimper sur la pyramide, plus la distance qui nous sépare va se réduire. Lorsqu’on arrivera au sommet, on sera exactement au même endroit. Tous arts confondus, qu’ils partent dans un sens ou dans l’autre, lorsqu’ils s’élèvent rejoignent exactement le même but.

 

En musique, il y a sept notes (do-ré-mi-fa-sol-la-si). DO étant la note la plus basse, SI la plus haute. Dans cet exemple, quand on commence par DO, on monte les grades, ré-mi-fa-sol-la-si, et on retrouve sur un DO, mais à un autre niveau. Est-ce qu’il en va de même en Aïkido ?

C’est pareil ! On va pratiquer la même chose tout au long de notre vie, mais on va avoir une sensation avec le clavier du piano qui ne sera plus la même, un toucher qui ne sera pas le même etc…

 

 

Interview réalisée le 23 novembre 2002 à Caissargues

La Revue AIKIDO du Club de Saint Privat des Vieux

N°2, mars 2003

 

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