C’est sans aucun doute l’évènement le plus important de cette saison
2005-2006 pour les aïkidokas du club. Vu par très peu de Saint Privaden, TAMURA
Senseï a permis de réaliser le rêve de plusieurs aïkidokas en venant à Mèze en
décembre 2005.
Malheureusement, cet
évènement a rayé le Téléthon de notre calendrier.
Nobuyoshi Tamura est né le 2 mars 1933 à Osaka. Il
a commencé l’étude de l’Aïkido en 1952 avec Maître Ueshiba, qui le considéra
très vite comme un fils spirituel. Extrêmement doué pour la pratique, il reçoit
son 8ème Dan en 1975, c’est-à-dire après seulement 22 années de
pratique.
TAMURA Senseï est
d’abord l’homme de l’ «enracinement». L’enracinement de
la discipline Aïkido
sur le sol français, enracinement de
la discipline Aïkido
dans le cœur des Français.
Arrivé en 1964 à l’âge
de 31 ans à Marseille, après avoir été missionné par Maître UESHIBA pour
diffuser l’Aïkido, il donna des stages et des démonstra-
tions où l’Aïkido
bouillonnait, brillait par sa vitalité. Il étonnait les spectateurs par sa
taille qui n’était que bien «moyenne» mais des déplacements «explosifs».
A partir de 1971, il prend des fonctions
administratives ; en 1985 il reçoit le Doshu Kishomaru UESHIBA en
compagnie d’André Nocquet.
Il est actuellement directeur de
la Fédération Française
d’Aïkido et de Budo depuis 1990.
Très ouvert et adepte
du dialogue, il signe la première méthode nationale de l’Aïkido Français avec
les deux autres composantes, incarnées par Maître Nocquet et Maître Mochizuki.
Témoignages reportés
par Jacques Bonemaison dans «Les dossiers Karaté Bushido» Hors série Aïkido –
mai/juillet 2005
L’Aïkido en Europe
est-il différent de l’Aïkido au Japon ?
«Je n’aime pas ce genre de question ; l’Aïkido a une Essence, son
nom veut dire Unité»
1ère interview après la création de
la FFLAB.
Lesneven
– juillet 1982
«Il ne faut pas
craindre la popularisation de l’Aïkido mais préserver son intégrité entre tous
les étages de la pyramide, et ne pas laisser place aux usurpateurs.»
Stage de Villefranche de Rouergue - 1983
«Vous pouvez construire
une grande fédération, de 500 000 licenciés. Pourquoi pas. Mais si dedans,
il n’y a pas d’Aïkido, à quoi ça sert ?»
Lors d’un stage de responsables techniques nationaux à Bras Var avec,
à ses côtés, notre regretté Georges Benzaquen
«Pensez bien qu’une
opinion, même fausse, si on l’étudie, peut s’avérer source de progrès et que
c’est par l’accumulation de ces expériences que le champs de l’Aïkido
s’élargit.»
Saint-Maximin
la Sainte
Baume.
Juin 1993
«Pour que la fleur
s’épanouisse, il faut que les racines invisibles à nos yeux s’enfoncent dans le
sol pour y puiser l’eau, que la sève soit distribuée dans les branches et les
feuilles, que ces mêmes feuilles absorbent le gaz carbonique pour rejeter
l’oxygène, chaque partie accomplissant à la perfection son rôle sans râler,
sans jalouser les parties voisines, ni créer quelques problème. Il semble que
le tronc ne prenne pas les branches pour des idiotes ou que les feuilles ne
cherchent pas à devenir fleurs.»
Septembre 1994
«Il n’y a rien de caché
dans l’Aïkido. Tout se voit au départ. Arriver à faire ou ne pas faire les
mouvements est une question de pratique, de vigilance, de persévérance. Le but
d’un stage est de vous éclairer, vous donner la direction dans laquelle vous
devez travailler pour améliorer votre pratique. Si vous pratiquez seul, vous
pouvez entrer dans une impasse.»
Stage d’enseignants. Montluçon – novembre 2002
«L’Aïkido est une voie
de perfectionnement de l’homme. Il ne suffit pas de posséder le Brevet d’Etat
ou d’avoir l’aval de son professeur pour enseigner… Vous qui avez la charge
d’enseigner, n’êtes-vous pas déjà conscients de ces limites ?»
1er février 1992. Extrait de la lettre présentant son Dojo
Shumeikan à Bras.
«Le siècle qui vient
est celui de la possibilité pour tous les êtres vivants de se développer en
harmonie. Tous les hommes portent un rêve dans leur cœur et peuvent le
transformer en une réalité. Si au contraire, l’on porte dans le cœur des
angoisses ou des peurs, elles peuvent de la même manière être amenées à la
réalité. C’est pourquoi il importe de porter en soi la joie, la beauté, la
paix, de manière à pouvoir les manifester.»
Lettre de vœux. 1er janvier 1998
«En Aïkido, l’esprit anime
le corps, mais par le mouvement du corps nous entraînons l’esprit. De tels Budo
sont d’une importance fondamentale.
Que diriez-vous d’unir
vos cœurs et vos esprits pour un développement mutuel afin d’essayer de vivre dans
la plénitude, la joie, le bonheur. Cette joie peut être partagée non seulement
avec les humains mais avec tous les être vivants.»
Lettre de vœux. 1er janvier 2004
L’Aïkido
Club Saint Privaden a été relativement bien représenté à ce stage dirigé par
TAMURA Senseï.
En tout, ce fut une
quinzaine de pratiquants Saint Privaden qui ont participés à ce rassemblement
qui a accueilli différentes nationalités.
Ce fut presque 250
aïkidokas qui pratiquèrent durant le premier cours (samedi matin) réservé aux
hakama et entre 350 et 400 pour le samedi après-midi où tout pratiquant était
bienvenu.
Pour se préparer,
TAMURA Senseï avait concocter un échauffement basé sur la respiration d’une
durée d’environ une heure.
Le travail de la
matinée a porté sur les saisies Gyaku Hanmi Katate Dori, Katate Ryote Dori avec
des Kokyu, Shihonage, Iriminage, … Une pratique dans un silence total, seul le
bruit des quelques chutes était audible ; même si celle-ci étaient peu
fréquentes du fait que la place pour pratiquer était assez restreinte.
La pratique de
l’après-midi fut plus complexe à cause de l’effectif qui avait augmenté.
Toutefois, le cours tout aussi intéressant que le matin, portait sur Ryote
Dori, Ushiro Ryo Kata Dori avec comme mouvements Kotegaeshi, Shihonage, …
Durant ce stage, des
grandes figures de l’Aïkido ont montré leur nez sur le tatami : Christian
GAYETTI, Roberto MONTSERRAT, … de même que Jacques BONEMAISON, Jean-Claude
ROCACHER en spectateurs.