C’est
en ce 27 mars que Roberto Montserrat, 5ème Dan, responsable
technique régional vient de présider sur la commune de Saint Privat des Vieux
un stage destiné aux futurs cadres de l’enseignement FFAB de l’Aïkido.
Ce stage avait pour but de donner goût, aux jeunes
aïkidokas, à l’enseignement. Car de nos jours, il y a de moins en moins de
nouveaux enseignants.
La matinée fut consacrée à
une pratique intensive sur plusieurs techniques plus ou moins complexes et
l’après midi fut plus axée sur la pédagogie où les aïkidokas prirent la parole
pour exposer leurs problèmes afin de trouver une solution.
Regroupant une trentaine
depratiquants de divers clubs, le stage
fut très physique mais en valut la peine pour tout le monde.
D’après lui, cet art ne
peut se perpétuer que s’il est ouvert aux autres. Il est donc du devoir des
anciens de transmettre leur savoir.
Roberto MONTSERRAT est, de
nos jours, un «pilier» de l’Aïkido. Vingt-quatre année de pratique, 5ème Dan, chargé de l’enseignement régional et Jury (1er et 2ème Dan) au niveau de
la ligue Languedoc-Roussillon
; membre de la
commission enfant, de la commission disciplinaire et de la commission grade sur
dossier au niveau de
la
Fédération.
Roberto MONTESERRAT a été interviewé par notre «équipe
de presse» lors d’un stage de préparation 1er et 2ème Dan, à Caissargues, le 23 novembre 2002. Dans cette interview, la question sur
l’égalité de l’ampleur dans les mouvements et avec l’esprit lui est posée, et
voilà ce qu’il nous a répondu :
«Il
faut plus l’être avec l’esprit que dans le mouvement ! Je crois que l’on
tend plutôt à élargir notre esprit et à rétrécir au fur et à mesure notre
mouvement qui va être rétréci, il y aura toutes les informations qu’on a pu
acquérir lorsqu’on était en train de l’écrire en gros, mais par contre, notre
esprit doit s’ouvrir encore plus, au fur et à mesure que l’on va réduire notre
pratique. On comprime un côté pour développer de l’autre».
Revue AÏKIDO : À partir de quel grade
les stages peuvent-ils être le plus profitable au pratiquant ?
Roberto MONTSERRAT : Le «plus
profitable» ? Ce n’est peut-être pas le mot qu’il faut utiliser. Les sages
seront chaque fois profitables par rapport aux acquis. Le plus profitable, cela
ne veut pas dire grand-chose. Dès le départ, on peut aller dans un stage, mais
sachant que c’est une information supplémentaire qui vient se rajouter à
l’étude du dojo et non pas une transformation de l’étude du dojo. Souvent, il a
été fait de mauvais amalgames, les gens pensant que ce qu’ils avaient
vudans un stage, était autre chose que ce
qu’ils avaient vu à l’intérieur du dojo, parce qu’eux-mêmes n’avaient pas une
perception assez affûtée pour s’apercevoir que c’était la même chose. Donc
profitable tout de suite, bien sûr, parce Que cela permet d’avoir un échange et
des rencontres avec d’autres personnes.
RA : Dès la ceinture blanche,
on peut donc participer à un stage, même si l’on ne connaît pas parfaitement le
nom des mouvements, des techniques ? …
R. M. : Cela n’a aucune importance.
On se retrouve dans une situation de cours, à l’intérieur d’un stage. On
rencontre d’autres gens qui vont vous aider, d’autres gens qui vont pratiquer,
d’autres gens qui à l’extérieur du dojo, et c’est là où, peut-être, l’on
commence à gérer cette émotion, ce stress, d’être en contact avec d’autres
personnes avec qui l’on n’est pas habitué.
RA : Au niveau des mouvements,
vaut-il mieux parler de techniques ou de notions ?
R.M. : Il y a les deux. Il y a
des notions et des techniques. La technique est u outil. Shihonage, Ikkyo,
Kotegaeshi, etc… sont des outils. C’est comme si on donnait une partition à
jouer à un musicien. Lorsqu’on va étudier la notion, le principe, les limites,
c’est comme si on étudiait les gammes. Irimi ce serait le DO et on va monter
toutes nos gammes et on va apprendre. Sans arrêt. Et, pour ce faire plaisir de
temps à autre, o prend une petite partition et on va
la jouer. Donc
, on va
jouer Irimi Nage. Et à l’intérieur d’Irimi Nage, il va y avoir ces notes de
musique qui construisent cette partition. Peut-être qu’arrivé au premier plan,
c’est savoir monter la gamme correctement et pouvoir jouer des petites
partitions comme ça… où on va trouver à l’intérieur, les cinq notes de base. Et
lorsqu’on est quelqu’un comme Tamura Sensei, c’est qu’on est chef d’orchestre,
voire compositeur. O Sensei Mozart ! Pour l’instant on tape avec un doigt
sur le piano. C’est à peu près ce qu’on et en train de faire.
RA : Quand vous parlez des
cinq notes, il s’agit des cinq bases de l’Aïkido ?
R.M. : Oui, bien sûr. Je crois
que l’on est tous d’un côté d’une pyramide, que ce soit un musicien, que ce
soit upoète, que ce soit un peintre.
Lorsqu’on est au pied de cette pyramide, évidemment, on a l’impression d’être
très loin l’un de l’autre, parce que les distances qui nous séparent sont
importantes. Mais plus on va grimper sur la pyramide, plus la distance qui nous
sépare va se réduire. Lorsqu’on arrivera au sommet, se sera exactement au même
endroit. Tous arts confondus, qu’ils partent dans un sens ou dans l’autre,
lorsqu’ils s’élèvent rejoignent exactement le même but.